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Avec le soutien de la Fondation CHANEL

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L’économie de la réserve de Fort Berthold est devenue fortement dépendante de l’industrie pétrolière. En 2018, le pompage des 1.370 puits a représenté ⅓ de la production du Dakota du Nord ; une manne pour les autorités de la réserve qui ont reçu un fond de 180 millions de dollars pour les générations futures. Mais le gouvernement ne connaît toujours pas la quantité de pétrole et de produits chimiques répandus fortuitement ou par négligence sur le sol. Depuis 2005, légalement, les compagnies de pétrole et de gaz n’ont plus à justifier de l’origine des produits chimiques utilisés. Et les rapports d’accident industriel, que les entreprises remplissent elles-mêmes, sont souvent falsifiés.

Alors, Kandi Mossett est devenue une lanceuse d’alerte. Elle organise des réunions publiques et informe la population. Sur les réseaux sociaux, elle raconte l’effrayante réalité de cette ruée vers l’or noir. En 2016, lors des manifestations de Standing Rock contre la construction du Dakota Access Pipeline, ses posts ont fait le tour du monde. Depuis, Kandi et ses compagnons de lutte ont réussi à fermer une fosse à déchets solides dans la réserve. Et même s'ils regrettent la reprise de la construction de l’oléoduc du Dakota en 2017, de l’oléoduc keystone XL en 2019, ou la construction d’une nouvelle raffinerie à Fort Berthold en 2012, ils continuent leur combat, jour et nuit, à l’image de ces pompes qui ne cessent jamais de frapper leur terre sacrée.

« Laisser l’industrie fossile empoisonner les terres, c’est nous empoisonner nous-mêmes »

Avec l’or noir, ils sont venus de tous les coins du pays. En quête d’emploi et d’une vie meilleure, ils ont parfois quitté leur famille et acceptent des conditions de travail pénibles et dangereuses. Les salaires atteignent facilement 100.000 dollars par an. Ils sont chauffeurs de camion, terrassiers, agents de sécurité, barmen et vivent, au mieux, chez l’habitant et, plus souvent, dans de vastes parkings à caravanes. Dans le même temps, le taux de criminalité a augmenté de 200%, les violences contre les femmes ont quasiment triplé et les trafics en tout genre se sont multipliés. La police a certes augmenté ses effectifs mais ne parvient pas à protéger les femmes amérindiennes qui sont les plus vulnérables. Certaines sont devenues des proies faciles pour les dealers, les délinquants sexuels et la prostitution. Aujourd’hui, être jeune, femme et autochtone, c’est risquer sa vie à chaque instant. «Rester protégée, garder notre porte fermée et ne jamais sortir toute seule» est devenu le quotidien de ces femmes amérindiennes. Leur histoire est passée sous silence. Pourtant, la survie de la communauté dépend de la survie de ses femmes.

Dès son élection en 2016 à la Maison Blanche, Donald Trump a renouvelé toutes les autorisations de construction d’oléoducs que Barack Obama avaient suspendues. En avril 2019, il a même réduit la durée des procédures. Les Amérindiens, rejoints par des milliers de militants aux visages pâles, luttent sur tous les fronts : environnement, santé et droits civiques... Aujourd’hui, la bataille se déplace sur le terrain technique, politique et judiciaire. C’est aussi le réveil d’une nouvelle forme d'activisme au féminin.

« En tant que femmes indigènes, nous avons huit fois plus de chances que n’importe quelle autre race d’être portées disparues ou tuées dans la réserve. »

« Dans ma culture il y a deux routes, une route brûlée qui mène à la destruction et une route verte qui mène au bonheur. »

“On ne comprend pas le Bhoutan seulement avec le Bonheur National et Shangri-La. Nous sommes des êtres humains et nous avons aussi des problèmes”

Warrior Women, Christina D. King, Elizabeth Castle, 2018. Ce documentaire dresse le portrait de la militante autochtone Madonna Thunder Hawk à travers ses luttes pour les droits des peuples amérindiens

La Fièvre de l'or, Olivier Weber, 2008

The Bakken Goes Boom : Oil and the Changing Geographies of Western North Dakota. Ed/ par Kyle Conway and William Caraher. Digital Press at The University of North Dakota

 

Extractivisme - Exploitation Industrielle de La Nature : Logiques, Conséquences, Résistances, Bednik Anna, Le Passager Clandestin

 

Brut : la ruée vers l'or noir, Nancy Huston, David Dufresne, Naomi Klein, Lettres libres, LUX éditions

L'APPEL DES FEMMES DE FORT BERTHOLD

EN SAVOIR PLUS

L'ULTIME COMBAT DES AMÉRINDIENS

Une quête de la vérité sur la route des larmes

 

C'est à l’hôtel Bonaventure de Montréal qu'ont eu lieu les premières auditions de la commission d’enquête. Fanny Wylde retrouve Cheryl, de la communauté Mohawk, sidérée par le désintérêt de la police pour la recherche de sa sœur après le signalement de sa disparition. Carleen, mère de trois enfants, sera retrouvée par hasard par un chasseur, sept semaines plus tard, à deux kilomètres de chez elle. Morte. Elle s'est suicidée. Cheryl s’interroge encore sur une forme de racisme, l’apathie politique et l’indifférence des médias qui font passer ces crimes pour de simple faits divers. Pour Cheryl et pour toutes les autres familles de victimes, la commission d’enquête offre une lueur d’espoir et de justice.

UNE GRANDE FAMILLE

En avril 2019, l’ONG Madre, organisation féminine de défense des droits humains organise un voyage dans la réserve de Fort Berthold. Les femmes viennent du Guatemala, de Colombie, du Népal, du Kenya… Toutes sont confrontées, dans leur propre pays, à de nouvelles formes de colonialisme. Kandi Mosset leur propose un toxic tour. En voyant ces pompes qui se balancent à rythme régulier, jour et nuit, plongeant vers les entrailles de la terre pour sucer son sang noir et les feux qui brûlent les réserves de gaz naturel à la surface, les femmes sont attristées. Révoltées aussi d’observer les conditions de vie déplorables de ces Amérindiens, les routes défoncées par le va-et-vient incessant des camions-citernes et la hausse vertigineuse des accidents.

Dans le même temps, elles sont heureuses et admiratives du combat de Kandi qui est à la fois écologique et spirituel, tout comme le leur. Ensemble, elles rédigent un manifeste qu’elles présentent, quelques jours plus tard, à la conférence internationale des peuples autochtones à l’ONU. Elles sont convaincues que l’avenir des communautés passera par cette solidarité féminine, rappelant au passage que « ni la terre, ni les femmes ne sont des territoires à conquérir ».

« Nous pouvons faire ce combat ensemble parce que ton combat est le mien. »

Repères :

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LA MÈRE GUERRIÈRE

À perte de vue, s’étendent les vastes plaines herbeuses du Dakota du Nord, entrecoupées de lacs et de marais d’une beauté étrange et apaisante. C’est dans cet environnement que Kandi Mossett, originaire de la tribu Mandan, Hidatsa et Arikara a grandi. Mais, petit à petit, le paysage change : des pompes qui ressemblent à des mantes religieuses de fer, des stocks de tubes d’acier, des citernes, des grues, des villages de préfabriqués et mille autres signes de la ruée vers l’or noir apparaissent. Elle a quitté la réserve de Fort Berthold pour se rendre au collège. C’est alors qu’elle réalise que ce qui se passe dans sa communauté n’est pas normal et, en particulier, le nombre important de cancers dans sa famille. À 20 ans, elle est atteinte elle-même d’un cancer, un sarcome de stade 4. Elle guérit miraculeusement et décide alors de suivre à l’université des études en gestion des ressources naturelles et des parcs. Depuis, elle consacre sa vie à la lutte environnementale. Dès 2015, lors du sommet international sur le climat, elle a ému toute l’assemblée par son témoignage. Depuis, elle est une activiste reconnue dans le monde entier.

« Ce que j’ai vu, rien qu’en mon temps ici, sur cette terre, en grandissant, c’est la destruction de tout ce que j’aime »

Depuis 2006, c’est une nouvelle ruée vers l’or, ou plutôt vers « l’oil » dans le Dakota du Nord, non loin de la frontière canadienne. Le paysage désolé n’a pas changé mais les derricks, éclairés par des torchères de gaz, ont surgi partout, encouragés par une législation accueillante. Sur la route, d’immenses files de camions et sur le bas-côté des camps pour les travailleurs, logés à la hâte dans des baraquements de fortune. Ce nouvel eldorado s’inscrit dans la reconquête de l'indépendance énergétique des États-Unis promise par Barack Obama pour 2020. Le pays est désormais le plus gros producteur de gaz et de pétrole au monde.

Mais à quel prix?

Le pétrole est à la fois un miracle et une malédiction. Certes, la production d’un million de barils par jour a permis d’enrichir cet état agraire et de réduire le taux de chômage à zéro. Mais, sous la pression des lobbys pétroliers, les risques pourraient avoir été sous-estimés, en particulier les impacts environnementaux et sur la santé des 60.000 habitant.es de cet État agraire. Dans les réserves amérindiennes, le constat est sans appel. La pollution est visible, la terre est détruite, l’eau et l’air empoisonnés par les déchets chimiques de cette industrie, les vaches perdent leur queue et le nombre de cancers et de maladies respiratoires a augmenté de manière inquiétante.

Les Amérindiens dénoncent une nouvelle forme de génocide et d’ethnocide.

Dans ce combat, les femmes ont pris le pouvoir. Elles sont à la tête de nombreuses organisations environnementales et de défense des droits civiques. Elles n'hésitent pas à monter en première ligne pour sauver leur nation, leur peuple et l’humanité toute entière des désastres de l’extractivisme.

D’une même voix, elles reprennent en coeur ce proverbe Cheyenne : «Une nation n’est pas conquise tant que le coeur de ses femmes n’est pas à terre».

« Par-dessus tout, lutter pour protéger toute vie ; être une voix pour toutes celles qui ne peuvent pas parler et ne jamais perdre espoir »

UNE GUERRIÈRE SIOUX CONTRE L'EXTRACTIVISME

DAKOTA DU NORD :

HABITANTS

DE LA POPULATION EST AMÉRINDIENNE

L'État est le deuxième producteur de pétrole brut du pays, après le Texas

La production totale d'énergie du Dakota du Nord est 6 fois supérieure à sa consommation d'énergie

DONT

12 millions de barils par jour aux États-Unis, ce qui en fait le 1e producteur mondial

Nord Dakota, un million de barils produits par jour

Réserve de Fort Berthold 300.000 barils de pétrole brut par jour

US Energy Policy Act. Cette loi modifie la politique énergétique des États-Unis en offrant des avantages fiscaux et des garanties financières aux producteurs d’énergie, les dispensant de justifier l’origine des produits chimiques.

Plus de

Salaire moyen des travailleurs :

Criminalité : augmentation de

Le taux de viols à Williston dans le Dakota du Nord est près de

Selon les statistiques de 2019 de l’American Cancer society :

fois supérieur

à la moyenne nationale.

nouveaux cas de cancer sont recensés

dollars par an

en 10 ans

produits chimiques et composés organiques volatiles issus de la fracturation.

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VOIR LE PORTRAIT DE KANDI MOSSETT

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L'ULTIME COMBAT

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