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La population de Fatu-Hiva a subi, comme sur les autres îles des Marquises, un véritable ethnocide dès l’arrivée des premiers colons. Annexé par la France en 1842, l’archipel a vu sa population passer de 100.000 habitants à 6.000 en une trentaine d’années. Dans le même temps, les pratiques culturelles furent interdites jusqu'à tomber dans l'oubli. Ce n'est qu'en 1952 qu'un sculpteur du village, Léon Haiheana Teiituetahi, lors d’un cours de dessin, grave sur des tapas des motifs de tatouages pour les enseigner à ses élèves. Le tapa décoré était né. Mais il faudra attendre Monseigneur Le Cléac’h, un évêque breton en poste sur l’archipel de 1973 à 1981, pour que les Marquisiens réapprennent à être fiers de leur culture et de leur savoir-faire.
Chaque tapa est unique. Il est l’œuvre d'une femme. Chacune a son style, sa signature et ses secrets de fabrication. Un tapa peut coûter 3.000€ et atteindre 38 mètres. Un record battu lors du festival du tapa en 2014 ! Aujourd'hui, Sarah Vaki présente ses tapas dans le monde entier mais elle réinvente leurs usages. Ainsi, elle vient de créer, avec la styliste plasticienne française Isabelle Arciero-Mahier, une robe en tapa et en soie. Elle rêve aussi d'introduire l’étoffe marquisienne dans le vestiaire des artistes. Au crépuscule, Sarah aime se retrouver seule avec ses tapas. Ce ne sont pas les plus anciens mais les plus beaux à ses yeux.
Le tapa c'est l'histoire d'une étoffe sacrée, populaire et artistique, sauvée de l'oubli par les femmes.
Un savoir pour ne pas disparaître sur cette terre des hommes du bout du monde.
- Paroles de tapa Hélène Guiot (pour trouver le DVD : http://www.oceanistes.org/oceanie/boutique/paroles-de-tapa/
- Tapa de Michel Charleux, Somogy éditions d'Art
- Mata Hoata, Arts et Société aux Iles Marquises aux éditions Actes Sud
- Documentaire de Jean Philippe Joaquim :
Artisanes : Sarah et le savoir-faire des femmes de Fatu-Hiva
https://www.tntvreplay.pf/Artisanes-Sarah-et-le-savoir-faire-des-femmes-de-Fatu-Hiva_v9379.html
Une quête de la vérité sur la route des larmes
C'est à l’hôtel Bonaventure de Montréal qu'ont eu lieu les premières auditions de la commission d’enquête. Fanny Wylde retrouve Cheryl, de la communauté Mohawk, sidérée par le désintérêt de la police pour la recherche de sa sœur après le signalement de sa disparition. Carleen, mère de trois enfants, sera retrouvée par hasard par un chasseur, sept semaines plus tard, à deux kilomètres de chez elle. Morte. Elle s'est suicidée. Cheryl s’interroge encore sur une forme de racisme, l’apathie politique et l’indifférence des médias qui font passer ces crimes pour de simple faits divers. Pour Cheryl et pour toutes les autres familles de victimes, la commission d’enquête offre une lueur d’espoir et de justice.
C'est l'île des superlatifs. La plus éloignée, la plus sauvage et la plus pluvieuse. Ce matin, la forêt expire son haleine d’humus comme un baiser mouillé de la terre gorgée d'eau. La végétation est luxuriante, l'air embaume de mille senteurs : cocotiers, papayers, citronniers, manguiers et arbres à tapa. Ici tout pousse à profusion. Le calendrier lunaire invite Sarah à couper des écorces de banian mais il faudra attendre la rosée du matin pour prélever le mûrier. Puis s'ensuivra un long travail. Le procédé peut prendre des semaines. Il consiste à détacher l'écorce puis à la racler pour ne garder que sa partie interne avant de la battre jusqu'à obtenir une étoffe brun-rouge.
Les hommes ne sont pas autorisés à assister à la confection du tapa.
Sarah Vaki est originaire de Fatu-Hiva. Son île est une coquille, un refuge. De la mer, on ne voit rien d'autre qu'un petit bout de clocher blanc et une rue principale où se niche le village d'Oméa, dans une étroite vallée verdoyante. En s'approchant, un son s'échappe de cette maison de bois. C'est le bruit du battoir. Sarah fabrique des tapas depuis plus de cinquante ans. Quand cette enseignante évoque ce parchemin végétal, fait d'écorce laminée et décorée des motifs marquisiens qui habillaient autrefois aussi bien les hommes que les effigies des dieux, ses yeux brillent. Elle est fière de ce savoir-faire millénaire et se dit encore protégée par ses ancêtres et ses idoles de pierre (les Tikis, des sculptures anthropomorphes). Ils veillent, le regard figé, sur la terre de Fatu-Hiva.
À 1.500 kilomètres au nord-est de Tahiti, Fatu-Hiva est une île française de l’archipel des Marquises.
On entre dans ce décor de cathédrale luxuriante d'à peine dix kilomètres de long par ses mythes fondateurs car chaque île de l'archipel était autrefois associée à l’élément d'une grande maison et avait une fonction et une spécialité : à Fatu-Hiva, ce sera le toit de palme et le tapa, une étoffe faite d'écorces battues et ornée de dessins. Ce tapa servait à la fois de matériau lors des rituels et couvrait la nudité des hommes, de la naissance à la mort.
Si elle fut interdite à l'arrivée des colons pour presque tomber dans l'oubli, les femmes se sont transmises ce savoir-faire, en secret, de génération en génération.
Mais il faudra attendre les années 1970 et le réveil identitaire et culturel des Marquises pour que le tapa retrouve ses lettres de noblesse.
Aujourd'hui, toute l'île vit au rythme du tapa. C'est une véritable économie gérée par les femmes.
DE LARGE
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RAVITAILLEMENT PAR GOÉLLETTE
Sarah Vaki est présidente de l'association artisanale et culturelle
"Te heikua o te vehine" et vice-présidente de la fédération culturelle marquisienne "Motuhaka",
VILLAGES
OMOA ET HANNAVAVÉ
KM
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VOIR LE PORTRAIT DE SARAH VAKi
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LE RENOUVEAU DU TAPA
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LA FABRICATION DU TAPA
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LE TAPA : UN TRÉSOR
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SARAH VAKI
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